1er avril 2023 visite du Centre Psychothérapique de l'Orne (CPO)
Onze participants de notre Association étaient accueillis dans la cour d'honneur de l'édifice par Alain Bultel, guide chevronné des bâtiments anciens de ce centre. En effet, pendant quarante ans, il a arpenté ces lieux pour sa profession et s'est intéressé à leur histoire.
L'établissement est situé entre la rue A-M. Javouhey, la rue Jullien et le boulevard Colbert, à environ 500 m du château des Ducs.
Les bâtiments ont été conçus par l'intendant Antoine Jullien, en 1778, sur de vastes terrains , traversés par la Briante , et donnés par le duc d'Alençon , dans le but de créer un dépôt de mendicité. A cette époque, le pouvoir royal, décida d'améliorer l'urbanisme, la salubrité des villes et aussi d'y supprimer la mendicité ; vagabonds, mendiants, gens sans aveu ( reconnus de personne), prostituées, malades mentaux, ne doivent plus errer, mais être recueillis dans des bâtiments construits à cet effet.
Les bâtiments du 18 e siècle comprennent la chapelle ronde entourée de quatre bâtiments formant cloître. La particularité était de pouvoir circuler par des passages couverts disposés en croix de saint-André entre les galeries extérieures et la chapelle. Au cours du 19 e siècle des ajouts et remaniements ont été faits , en particulier les galeries de la Cour d'honneur. et la conciergerie à l'entrée .
La forme de la chapelle rappelle le Panthéon de Rome avec ses 8 colonnes surmontées de 8 croisées avec des vitraux modernes figuratifs des ateliers de Chartres. Alain nous montre une pièce d'orfèvrerie : une crucifixion à l'identique sur chaque face de la croix, afin que les participants aux offices dans cette chapelle circulaire puissent avoir la même vision.
En 1828, la Révérende Mère Anne-Marie Javouhey, religieuse de la congrégation Saint-Joseph de Cluny prend la direction de l'établissement qui s'agrandit et s'appelle désormais Hospice départemental des aliénés.
En 1840, on le nomme Asile de l'Orne, avec un médecin nommé directeur. L'aliéné doit être surveillé et chaque pavillon reçoit une catégorie spécifique de malades ( tranquilles, gâteux, furieux …) avec toujours les hommes d'un côté et de l'autre les femmes. En plus des logements destinés aux aliénés, les bâtiments comprennent : pharmacie, cuisine , lingerie... les sœurs améliorent le quotidien des malades et permettent à certains de pratiquer différents travaux manuels. De vastes potagers et l'achat de la ferme de Monfoulon à Damigny permettent à l'asile de vivre quasiment en autarcie. Sur une superficie d'environ 8 ha, l'hospice est « une ville-campagne dans la ville ».
la roulette du dentiste...
Tout au long du 20e siècle et de ce début 21e siècle des bâtiments modernes sont construits et l'hôpital s'ouvre sur l'extérieur.
En1974, les façades de la cour d'honneur et la chapelle sont inscrits au titre des Monuments Historiques.
A l'issue de cette belle visite très documentée, pour clore notre sortie et remercier notre guide talentueux, nous allons prendre un pot tous ensemble, place Foch.
Jean-Nicolas Bart
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